RÉHABILITATION DE LA CITÉ DE L'ÉTOILE À BOBIGNY

"Les mots du maître d'oeuvre"

COMPOSANTES DU PROGRAMME

Le programme s’inscrit dans le cadre du projet ANRU de la Cité de l’Etoile, première réalisation de logements sociaux de l’Abbé Pierre. L’intervention concerne la réhabilitation patrimoniale d’un ensemble de bâtiments dit « Million » ainsi qu’une tour, réalisés dans les années 1955-1960 par l’équipe Candilis-Josic-Wood.

Classé Architecture Contemporaine Remarquable, le site a fait l’objet d’un suivi attentif de la part du SDAP et du ministère de la Culture.

Le programme d’ensemble concerne 3 bâtiments R+4 et une tour R+16 soit 420 logements (à partir de 465 logements).

CONTRAINTES DU SITE

Le projet de la cité de l’Etoile s’inscrit dans un territoire plus large appelé Grand Quadrilatère.

La réhabilitation des logements s’inscrit dans un projet urbain d’ensemble conçu autour de la conservation d’ensembles patrimoniaux significatifs, tout en assurant le désenclavement de la cité au prix de la démolition partielle de certains logements.  Le nouveau mail Simone de Beauvoir et le square public du Carré Rouge au cœur du quartier vont constituer la nouvelle armature des espaces publics.

IDEE FORTE DU PROJET ET PRINCIPALES DECLINAISONS

Ce projet classé ACR vise un double objectif.

Tout d’abord, il s’agit d’assurer à ce patrimoine issu de la volonté de l’Abbé Pierre de développer du logement accessible une pérennité et une attractivité nouvelle en termes d’habitat. Une réhabilitation lourde des logements a été engagée, en s’appuyant sur un double mouvement : un déclassement des typologies de logements trop exigus (T3 en T2, T4 en T3, etc…) pour s’adapter aux normes de confort actuelles, ensuite une restructuration de plusieurs logements pour conserver sur le site des typologies familiales, ce qui amène à baisser le nombre de logements. Le réaménagement des logements a été conçu pour respecter les principes de la conception initiale et notamment les transparences des logements traversants.
D’autre part, il s’agissait de sublimer l’esthétique du projet initial, fortement marqué par le jeu des modénatures de façade et l’importances des ouvertures faisant entrer la lumière dans les logements. Les nouvelles menuiseries en aluminium laqué reprennent le design « Mondrian » des menuiseries initiales ; la colorimétrie nouvelle s’appuie sur une recherche stratigraphique, accentuant le jeu des volumes et ajoutant une touche contemporaine par des lasures métallisées ; une nouvelle serrurerie contemporaine permet la création de véritables halls ou de locaux collectifs.

Ce double mouvement, qualité d’usage et esthétique renouvelée, témoigne de l’adaptation d’un patrimoine XX ème à la ville durable du XXI ème siècle.

QUALITE DE LA RELATION MAITRE D’OUVRAGE ARCHITECTE
Le contexte initial de la commande fut plutôt difficile car il intervenait au moment où le ministère de la Culture prononçait un arrêté de classement de la cité pour mettre fin à un projet peu respectueux.
Cependant, après la reprise sous la maitrise d’ouvrage ANRU / ministère de la culture d’un nouveau plan d’aménagement, la collaboration avec le maitre d’ouvrage Emmaüs Habitat a été très fructueuse et a permis de matérialiser les ambitions affichées au départ du projet.

SYSTEMES CONSTRUCTIFS ET MATERIAUX

Les logements « Million » sont issus d’un système constructif visant à produire des logements économiques en réponse à la crise du logement des années 50 : un T3 d’environ 50 m2 pour un million de francs de l’époque.
La conservation des modénatures de façade impose une isolation par l’intérieur des façades principales, permettant un label BBC rénovation. Peinture I3, lasures métallisées, menuiseries aluminium et serrurerie qualitative constituent les éléments de remise en valeur des façades.
La tour Candilis est issue d’un modèle développé sur plusieurs sites. Conçue autour de 4 volumes étirés, elle dégage une impression de légèreté malgré le nombre de logements (125 logements).