. Maître d’ouvrage : Ville du Bourget
. Maître d'oeuvre : Techtoniques
. Programme & certification : Enseignement, 25 classes et 2 réfectoires. Passivhaus, Bâtiment Passif Classique, Bâtiments Durables Franciliens Argent, E+C- E3C1
. Surface : 8 000 m²
. Coûts : 25 millions d'euros HT
. Livraison : 2023
"Les mots du maître d'oeuvre"
Les groupes scolaires Jacqueline Auriol et Jean Jaurès s’inscrivent dans l’aménagement du parc de la plaine des sports du Bourget pour les JO de Paris 2024, dont le plan guide a été conçu par TVK et Base. Les deux bâtiments, en lisière du parc des sports, sont symétriques et situés de part et d’autre d’un par- vis commun. Celui-ci opère à la fois comme un lieu de rencontre à l’échelle du quartier et comme une entrée conviviale dans le parc.
Dans les deux bâtiments en forme de U, les écoles maternelles et élémentaires occupent chacune une aile et sont reliées par le restaurant et le préau. Les cours de récréation sont placées au centre, abri- tées et sanctuarisées. Les ailes des maternelles, de plain-pied, donnent sur les jardins des pavillons voi- sins. Elles assurent une transition d’échelle avec le tissu urbain et atténuent le volume sonore pour les riverains. Les écoles élémentaires sont installées en étages et s’ouvrent au nord-ouest avec des vues sur- plombantes sur le parc. Ces deux points de vue, le premier proche et contenu, le second projetant plus loin sur l’horizon, accompagnent l’élargissement du regard sur le monde que connaissent les enfants au fil de leur scolarité.
Le projet décline la brique et le bois sur des volumes de base rectangulaires, couverts de toitures zinc à simple pente qui drainent les eaux pluviales au centre dans les espaces de récréation à dominante végétale. La trame dense de l’ossature bois définit autant le rythme des façades côté cour, protégées par des grands débords de toiture, que celui les espaces intérieurs.
Sur les façades tournées vers l’espace public, la brique de terre cuite fait écho au patrimoine ordinaire francilien et répond à la matérialité du lycée voisin. Au delà des soubassements maçonnés, l’appareillage verticale traduit le statut de vêture des plaquettes posées sur un panneau ventilé devant l’ossature bois. Chaque aile se distingue par des lignes colorées de plaquettes vernissées au relief triangulaire repre- nant la trame structurelle. La teinte des façades fluc- tue ainsi selon les points de vue, passant de couleurs vives quand il est rasant à une dominante plus neutre de face. On retrouve la couleur appliquée en façade dans les circulations intérieures pour renforcer la dis- tinction entre chaque aile.
Un système constructif particulièrement simple régie le projet. Une structure poteau-poutre se déploie selon une trame rigoureuse au sein de laquelle quelques palées de stabilité en bois collaborent avec les cages d’escalier en béton armé afin d’assurer la stabilité de l’ouvrage. Ces dispositions permettent de regrouper ou de recloisonner la plupart des espaces, anticipant l’évolution des usages. Le projet prévoit également que d’éventuelles extensions puissent s’intégrer sans dénaturer l’architecture : l’aile maternelle peut être prolongée d’une à trois salles tandis que l’école élémentaire peut s’étendre sur la salle polyvalente pour accueillir jusqu’à deux classes supplémentaires.
L’isolation en laine de bois intégrée à des FOB de 220 mm et des caissons de toiture de 400 mm réduit les besoins de chauffage à 12 kWh/m2.an. Ce travail sur les performances thermiques permet d’éviter l’écueil d’une architecture passive générique (com- pacte, cubique et orientée nord-sud) et d’offrir des espace généreux et agréables : salles de classe, circulations et réfectoires sont amples, hauts sous-plafond et baignés de lumière naturelle. De nombreuses baies vitrées mettent en relation classes, couloirs, cour et paysage dans ce bâtiment fin et traversant.
La qualité de l’enveloppe couplée à des sondes de régulation CO2 permet d’optimiser le système de ventilation malgré un renouvellement d’air requis de 30 m3/h. Le dimensionnement des CTA et la section des réseaux sont ainsi réduits, les gaines cheminent au-dessus des bandes servantes pour atteindre les classes et les interfaces avec le second œuvre et la structure sont résolues simplement.